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Maladies mentales chez les enfants : comment les reconnaître et les traiter ?

Un enfant sur huit dans le monde présente un trouble mental, selon l’Organisation mondiale de la santé. Les premiers signes apparaissent souvent avant l’âge de 14 ans, mais la majorité des cas ne sont ni identifiés ni pris en charge à temps.

Les symptômes varient, allant des difficultés relationnelles aux troubles du comportement, ce qui complique la distinction entre un mal-être passager et une pathologie nécessitant une attention médicale. L’accès précoce à un diagnostic et à des soins adaptés améliore pourtant considérablement le pronostic et la qualité de vie.

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Comprendre les maladies mentales chez les enfants : de quoi parle-t-on vraiment ?

La santé mentale des enfants et des adolescents s’impose aujourd’hui sur le devant de la scène sanitaire. Derrière le terme de maladie mentale chez l’enfant se cache une mosaïque de troubles. Certains, comme l’anxiété ou la dépression chez l’enfant, se glissent dans le quotidien sans bruit. D’autres, tels que le trouble obsessionnel compulsif (TOC), le trouble oppositionnel avec provocation ou les troubles du spectre autistique, modifient durablement le comportement, le rapport à l’apprentissage, et bousculent la vie affective ou sociale. Chacune de ces pathologies laisse une empreinte concrète, parfois discrète, souvent profonde.

Les troubles mentaux chez les plus jeunes ne relèvent pas d’un simple passage à vide ou d’une crise de croissance : ils témoignent d’un déséquilibre durable qui dépasse la volonté de l’enfant. Leurs origines sont multiples, mêlant génétique, environnement, histoire familiale et expériences de vie. Pour mieux cerner l’étendue du sujet, voici les principaux troubles qui touchent enfants et adolescents :

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  • les troubles anxieux (peurs intenses, ruminations, évitement de certaines situations),
  • les troubles de l’humeur, dont la dépression,
  • les troubles du comportement (agitation, impulsivité, attitude provocatrice),
  • les troubles obsessionnels compulsifs.

Dès le plus jeune âge, l’ampleur du phénomène ne laisse pas de place au doute : un enfant sur huit, selon l’OMS, est confronté à un trouble mental qui nécessite un accompagnement spécifique. Impossible de séparer la santé mentale des enfants de leur santé physique : un trouble non repéré poursuit ses ravages bien après l’adolescence, affectant le parcours scolaire, les relations, et la capacité à trouver sa place parmi les autres.

Face à la complexité de ces problèmes de santé mentale, il faut garder en tête que chaque enfant, chaque adolescent, traverse ces difficultés avec ses propres forces et faiblesses. Repérer les signes, comprendre les symptômes, reconnaître l’existence d’un trouble : c’est là le premier pas vers un accompagnement qui change la donne.

Signes à surveiller : quand s’inquiéter pour la santé mentale de son enfant ?

Un enfant qui se replie soudainement sur lui-même, dont le comportement bascule sans raison évidente, interpelle. Les symptômes des troubles mentaux chez les plus jeunes se dévoilent parfois à pas feutrés : isolement progressif, désintérêt pour les jeux ou les activités, irritabilité qui devient la règle, sommeil perturbé, appétit qui s’effrite. D’autres signaux ne laissent pas place au doute : colère explosive, angoisses envahissantes, refus catégorique d’aller à l’école.

Ce sont la répétition et la persistance de ces changements de comportement qui doivent alerter. Parents, enseignants, soignants : chacun détient une pièce du puzzle. Un enfant adolescent qui se plaint sans cesse de maux inexpliqués, qui décroche brutalement à l’école ou verbalise sa souffrance mérite d’être écouté, sans attendre.

Les troubles anxieux et la dépression chez l’enfant ne se limitent pas à des larmes ou à de la tristesse. Les plus jeunes parlent rarement de leur mal-être avec des mots d’adultes. Surveillez aussi les conduites à risque, l’automutilation, la phobie scolaire, les troubles de l’alimentation. Parfois, la détresse prend la forme de l’hostilité, de l’agressivité ou du refus systématique.

L’école se transforme souvent en baromètre de la détresse psychique. Un enfant en difficulté dans ses relations, mis à l’écart du groupe ou victime de harcèlement, peut traverser un trouble mental. L’ouverture du dialogue, sans préjugé, reste la meilleure arme pour ouvrir la porte à une aide adaptée.

Quels professionnels consulter et comment se déroule la prise en charge ?

Repérer un trouble mental chez l’enfant ne met pas fin au parcours : il faut enclencher une prise en charge qui s’inscrit dans la durée. Plusieurs interlocuteurs peuvent accompagner les familles : le médecin traitant joue souvent un rôle de guide, orientant vers un réseau de soins spécialisé. Selon la situation, l’enfant peut être suivi dans un CMP, un CMPP, un CAMSP ou un SESSAD, autant de structures qui adaptent leur approche à la complexité des situations. À l’école, le RASED et la PMI prennent aussi le relais en cas de besoin.

L’équipe pluridisciplinaire, pédopsychiatre, psychologue, psychomotricien, éducateur spécialisé, construit un diagnostic sur la base de plusieurs entretiens et d’une observation attentive du comportement, du contexte familial, du parcours scolaire et social.

Le suivi ne s’arrête pas à une simple évaluation : il s’étire dans le temps, s’ajuste selon les besoins. Parmi les axes de prise en charge possibles, citons :

  • psychothérapie individuelle ou familiale,
  • médiations thérapeutiques (jeu, activités artistiques, groupes de parole),
  • prescription éventuelle de médication si nécessaire et toujours encadrée,
  • soutien aux parents et travail en lien avec l’école.

L’objectif : permettre à l’enfant de retrouver son équilibre, d’éviter les rechutes, de poursuivre sa scolarité et de s’intégrer socialement. Les parents ne sont pas de simples spectateurs : ils bénéficient d’un soutien pour accompagner leur enfant jour après jour, en lien avec les professionnels du service de santé mentale pour enfants et adolescents.

enfants malades

Accompagner son enfant au quotidien : conseils pour les parents et proches

La santé mentale d’un enfant s’enracine au cœur de la famille, dans les échanges quotidiens, les habitudes partagées, l’attention portée à ses émotions. Face à la stigmatisation, aux doutes et à la peur du jugement, beaucoup de parents cherchent un mode d’emploi. Pourtant, la première réponse reste souvent la plus simple : écouter, sans forcer, sans précipiter.

Créer un espace où l’enfant ou l’adolescent se sent libre de parler, ou simplement d’être là, sans crainte d’être jugé, c’est déjà un pas vers la résilience. Les mots ne viennent pas toujours : alors, le dessin, une chanson, une promenade peuvent servir de relais pour exprimer ce qui ne se dit pas. Adapter le quotidien, sans tomber dans la surprotection ni minimiser ce que vit l’enfant, reste le fil conducteur : chaque problème de santé mentale demande une attention sur-mesure.

Voici quelques repères concrets pour soutenir un enfant concerné :

  • Maintenir le lien : privilégier des temps partagés, même modestes, pour éviter l’isolement.
  • Veiller à un mode de vie sain : sommeil régulier, repas structurés, activités physiques adaptées.
  • Soutenir l’ancrage à l’école et auprès des camarades, afin d’éviter toute exclusion ou discrimination.

Le soutien parental gagne à s’entourer : proches, associations, groupes de parents, structures spécialisées. En s’appuyant sur ces ressources, la famille reste un facteur protecteur pour l’enfant. Le chemin n’est pas rectiligne, mais il se parcourt rarement seul. Et parfois, un simple mot, une écoute sincère, changent plus qu’un long discours.