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Quatre amis jouent au Kems dans un café français chaleureux

Histoire et origines du jeu de cartes le kem’s

Le signal entre partenaires doit rester discret sous peine d’être sanctionné, mais aucune liste officielle ne limite la nature des signes utilisés durant la partie. Le nombre de cartes en main est fixé à quatre par joueur, une exception marquante parmi les jeux de cartes modernes privilégiant des mains plus importantes.L’appellation du jeu varie selon les régions, oscillant entre “kem’s”, “quems” ou “kems”, sans que son origine exacte ne soit attestée. L’absence de règles universelles ou de références historiques précises nourrit de nombreuses spéculations sur les débuts du jeu et son évolution dans différents milieux sociaux.

Le kem’s : un jeu de cartes populaire aux origines mystérieuses

Le kem’s s’est imposé dans les foyers et sur les campus, aussi bien en France qu’en Belgique ou en Suisse. Ce jeu tire sa singularité de l’esprit d’équipe qui rallie doucement complicité et ruse. Pourtant, ses débuts demeurent flous. Pas de mention dans les encyclopédies du jeu, aucune trace écrite pour fixer un point d’origine. Les rares souvenirs recueillis situent ses premiers véritables succès à la fin des années 2000 dans l’Hexagone, puis peu à peu de l’autre côté de la frontière, en Belgique ou en Suisse, la rumeur s’étend.

En 2015, le campus de Lille devient le théâtre d’un premier tournoi interuniversitaire, lançant la dynamique de groupe. Ce rendez-vous va entraîner la création de la Ligue Française de Kem’s, donnant une impulsion nouvelle : règles harmonisées, dictionnaire des gestes codés… Depuis, les tournois poussent comme des champignons, réunissant des cercles toujours plus larges et une foule de passionnés.

Le climat autour d’une partie est inimitable : deux couples de joueurs, des signes énigmatiques, la tension qui monte à chaque tentative de carré, la vigilance permanente pour percer un subterfuge. Le kem’s emprunte aux jeux de cartes traditionnels d’Europe, mais il trace sa propre voie. Peu d’autres laissent autant de place à la malice et à la finesse d’observation. Chaque rassemblement universitaire devient un véritable événement social, une preuve vibrante que le kem’s réussit à fédérer bien au-delà d’une simple table de jeu.

Pourquoi le kem’s séduit-il autant les joueurs ?

Qu’on soit lycéen, étudiant, parent, ou animateur en centre de loisirs, le kem’s déclenche la même frénésie. Son ressort majeur : la synergie d’équipe et le suspense autour des signaux secrets. La discussion s’efface, tout passe par des micro-expressions ou des gestes aussitôt interprétés, aussitôt effacés. Cette zone grise, entre connivence et prudence absolue, crée une tension délicieuse à observer et à vivre.

Selon des recherches en sociologie du jeu, près d’un joueur sur deux évoque d’abord l’excitation de cette entente cachée pour expliquer son attachement au kem’s. Mais gare aux fausses pistes : un signe ambigu, et l’ensemble du duo vacille. Le sociologue Jean-Michel Guy voit dans le kem’s un reflet des logiques de groupe chez les adolescents, exclusion, recherche de solidarité, codes de reconnaissance implicites…

Paul Dupont, professeur à Lille, décrit ainsi les vertus du kem’s pour souder une équipe et, plus largement, développer l’entraide. Plusieurs composantes donnent au jeu sa saveur unique :

  • Un rythme soutenu et nerveux qui dynamise l’ambiance
  • La liberté offerte pour inventer ou renouveler les signes
  • La nécessité d’anticiper chaque manœuvre de l’équipe adverse

Le kem’s, c’est la promesse d’expérimenter sans filet : on teste, on s’adapte, on imagine à chaque manche de nouvelles tactiques en guettant le moindre signe. Ce jeu aux allures simples recèle ainsi une dimension psychologique piquante, où l’instinct et la stratégie se disputent la vedette.

Par son côté immédiatement accessible et chaleureux, le kem’s rassemble des publics qui, ailleurs, n’auraient guère croisé les cartes sur une même table. Preuve que certains jeux savent briser les frontières et bâtir des ponts d’une génération à l’autre.

Les règles essentielles pour comprendre et jouer au kem’s

La mécanique du kem’s ne se cache pas derrière un jargon compliqué. Le jeu se joue avec au moins quatre personnes réparties en deux équipes. On prend un jeu de 32 ou 52 cartes. Le donneur fait passer quatre cartes à chaque joueur ; le reste sert de pioche. On démarre avec trois cartes révélées au centre, appelées familièrement la “poubelle”, zone d’échange en libre accès pour tous.

À chaque instant, on peut troquer une ou plusieurs cartes contre celles de la poubelle. Le rythme s’enchaîne vite, imposant à chacun une attention constante. Entre partenaires, tout se joue à travers un signe secret : geste du doigt, regard appuyé, mouvement discret… L’astuce est simple : rester insaisissable pour l’adversaire.

Objectif ultime : réunir quatre cartes identiques (le fameux carré) et faire comprendre à son binôme que l’heure est venue. Si le message est capté, il lance haut et fort « Kem’s ! » et dévoile la combinaison remportée.

Mais rien n’est figé tant qu’une riposte peut surgir : l’équipe qui soupçonne un coup se risque au « contre-Kem’s » avant que le carré ne soit révélé. La prise de risque peut tout renverser ; réussir ou manquer une annonce donne ou retire les points, un pour un Kem’s réussi, deux pour un double Kem’s, zéro si déclaration erronée. Pour garantir la clarté, la Ligue Française de Kem’s formalise les signes autorisés, propose un guide pratique et veille à ce que chaque compétition se déroule dans l’équité.

Paquet de cartes anciennes sur une table en feutre avec pièces vintage

Découvrir le plaisir du kem’s : conseils pour bien débuter entre amis

Élaborer un signe secret efficace

Avant même de distribuer les cartes, prenez quelques minutes pour convenir d’un signe secret avec votre partenaire. Pour éviter d’attirer l’attention, choisissez un geste ordinaire : lisser la manche, replacer ses lunettes, croiser les bras. L’idéal est de renouveler votre code à chaque partie. Jean-Luc Deschamps, figure de la discipline, conseille de brouiller les pistes en modifiant régulièrement les codes utilisés. Changer de signe en pleine partie, voilà qui déstabilise les adversaires et corse l’enjeu.

La stratégie au cœur du jeu

La clé, c’est d’être attentif au tempo des échanges. Il faut déceler la moindre hésitation, capter les signaux involontaires, ajuster sa propre attitude pour ne rien trahir. En compétition, la championne nationale Sophie Lambert préconise d’établir une liste de signes autorisés à l’avance ; tout est noté, revu et accepté par chaque joueur pour garantir la confiance autour de la table. Lors de certains tournois, des arbitres sont même présents pour trancher les débats si un geste semblait litigieux.

Pour renforcer votre complicité et multiplier les chances de succès, voici des stratégies utiles à essayer dès les premières parties :

  • S’exercer à différents signes avant de commencer à jouer
  • Changer de codes en cours de partie pour égarer l’équipe d’en face
  • Observer attentivement, car certains n’hésitent pas à copier vos gestes pour semer la confusion

La maîtrise du kem’s tient à peu de détails : une complicité sans faille, un brin de nerf et une communication limpide. Au tournoi de Lille 2022, un clin d’œil ambigu a retourvé tout un match, rappelant que la moindre maladresse peut bouleverser l’issue. Finalement, gagner au kem’s, c’est savoir lire derrière les gestes, là où se tissent les vraies alliances.