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Femme en bureau moderne regardant par la fenêtre

S’ennuyer au travail : comment en parler à son supérieur pour retrouver motivation et épanouissement ?

Un salarié sur trois affirme ne plus trouver de stimulation dans son travail, d’après la Dares. Ce constat, froid, tranche avec l’image de la productivité à tout crin souvent vantée dans les couloirs des entreprises françaises. L’ennui qui s’installe, souvent relégué au rang de simple passade, peut pourtant briser l’entrain, miner la santé mentale et installer une distance durable avec le quotidien professionnel. Pourtant, exprimer ce malaise reste, dans bien des entreprises, une démarche risquée et encore trop rarement abordée à visage découvert.

Pourtant, il existe des façons d’aborder ce sujet avec son supérieur, d’identifier des ressorts pour se réinvestir dans son travail et d’éviter que le bore-out ne s’installe. Quelques employeurs ouvrent désormais la porte à ce dialogue, mais la plupart du temps, le chemin reste semé d’embûches.

L’ennui au travail, un phénomène sous-estimé qui touche de plus en plus de salariés

Le bore out, cet épuisement né d’un manque de stimulation, s’introduit silencieusement dans la vie des salariés français. Près de 30 % des actifs disent manquer de challenge dans leur quotidien professionnel, un chiffre qui grimpe d’année en année. Derrière cette réalité longtemps passée sous silence, l’ennui au travail s’impose comme un phénomène qui traverse tous les secteurs, toutes les générations. Jadis éclipsé par le burn out ou le brown out, il s’installe peu à peu, sapant la santé mentale et la qualité de vie au travail.

À quoi ressemble ce travail ennui ? Pour beaucoup, c’est la routine qui s’étire, des tâches sans relief, une impression d’être inutile. Les structures focalisées sur la performance laissent parfois de côté des collaborateurs à l’écart, englués dans des missions répétitives, déconnectés du sens de leur poste. Le bore out ennui finit par éroder la confiance, alimenter la souffrance au travail, puis déboucher sur l’épuisement professionnel.

Les origines de ce bore out sont multiples : réorganisations successives, digitalisation mal accompagnée, missions qui perdent en clarté. L’effet, lui, reste le même : fatigue qui s’installe, perte d’investissement, absentéisme qui pointe ou présentéisme de façade. Cette réalité ne peut plus être ignorée. Les responsables hiérarchiques perçoivent la montée de ce malaise, parfois sans saisir son ampleur. Un avertissement silencieux, mais tangible, sur le climat interne et la dynamique des équipes.

Reconnaître les signes : quand la démotivation et le bore-out s’installent

La démotivation ne frappe pas à la porte du jour au lendemain. Elle avance masquée, s’infiltrant peu à peu dans le quotidien. Le bore out syndrome s’exprime à travers une lassitude constante, la sensation de ne plus rien apporter, une impression de s’épuiser à tourner en rond. Les symptômes du bore out sont multiples : certains salariés allongent les pauses, d’autres s’attardent sur des missions creuses sans fin véritable. Le présentéisme devient alors une stratégie : rester visible sans laisser paraître le vide, par crainte d’être jugé.

Ce malaise laisse des traces : mal-être psychologique, anxiété, isolement. La distinction entre épuisement professionnel et dépression s’estompe. La perte de motivation peut entraîner des nuits blanches, des douleurs physiques, une nervosité tenace. Le stress s’accumule, sans issue à l’horizon.

Voici quelques signaux qui doivent alerter :

  • Départ de l’initiative, retrait progressif des échanges avec l’équipe
  • Sensation de ne plus servir à rien, confiance qui s’effrite
  • Perte d’intérêt pour le poste, tendance à s’isoler

Ne sous-estimez pas ces indices. Le bore out ne se compte pas en nombre de tâches, mais se lit dans la façon dont on les vit. L’impact sur la santé mentale est tangible : la souffrance au travail avance, ronge la motivation, et installe un syndrome d’épuisement professionnel qui laisse des traces durables.

Comment aborder le sujet avec son supérieur sans crainte ni tabou ?

Nommer l’ennui au travail n’a rien d’évident. Beaucoup craignent d’être catalogués comme désengagés ou inadaptés. Pourtant, il faut bien commencer quelque part. Se préparer, c’est déjà avancer. Essayez d’identifier les situations concrètes qui alimentent ce bore out syndrome : tâches qui tournent en boucle, manque de nouveaux défis, absence de sens ou perspectives floues. Plus vos exemples seront précis, plus le dialogue gagnera en efficacité.

Quand vient le moment d’en parler à votre manager, appuyez-vous sur des faits. Dites ce que vous ressentez, mais sans blâmer. « Je remarque que mes missions, aujourd’hui, n’utilisent plus toutes mes compétences » : ce type de formulation ouvre la porte à une discussion sincère. Les supérieurs, souvent dépassés par les urgences du quotidien, ne voient pas toujours ces signaux faibles. C’est le moment d’exprimer vos attentes : demander un accompagnement, explorer de nouvelles missions, gagner en autonomie ou développer de nouvelles compétences.

Si la situation s’enlise, faites appel aux ressources humaines. Le service RH dispose d’outils pour épauler les salariés en souffrance au travail. Demandez un rendez-vous, proposez de faire le point régulièrement sur vos missions. Mettre en place un plan d’action partagé protège à la fois du présentéisme et de l’épuisement professionnel.

Pour faciliter la discussion et trouver des solutions, voici quelques suggestions :

  • Apportez des propositions concrètes pour améliorer la situation
  • Demandez à intégrer de nouveaux projets
  • Suggérez un suivi plus rapproché dans le temps

Oser prendre la parole, c’est déjà reprendre la main. Dire qu’on s’ennuie dans son travail ne révèle ni un défaut, ni une faiblesse. C’est une démarche de prévention qui engage chacun dans la vie de l’entreprise.

Homme en réunion professionnelle avec un manager

Des pistes concrètes pour retrouver motivation et épanouissement professionnel

L’ennui au travail n’a rien d’une fatalité inéluctable. Pour sortir du bore out, il faut activer les ressources disponibles dans l’entreprise. Interrogez-vous sur vos objectifs professionnels : sont-ils toujours alignés avec vos envies, vos valeurs, vos compétences ? Si le doute s’installe, le dialogue avec votre responsable ou les ressources humaines devient salutaire.

Demandez à diversifier vos missions, à changer de rythme. Parfois, la mobilité interne ouvre des portes inattendues, sans bouleverser votre équilibre professionnel. Réaliser un bilan de compétences peut aussi clarifier vos aspirations, mettre en lumière des pistes jusque-là inexplorées. Miser sur la formation, c’est retrouver du souffle : apprendre, se confronter à de nouveaux univers, redonne un sens au quotidien.

Pour renouveler votre engagement, plusieurs leviers méritent d’être explorés :

  • Participer à des projets transversaux pour sortir de la routine
  • Demander un accompagnement personnalisé, avec des retours réguliers
  • Envisager une reconversion professionnelle si la lassitude persiste

Changer d’organisation, prendre de nouvelles responsabilités ou simplement rejoindre un groupe de réflexion peut suffire à ranimer la motivation. Proposez de piloter un dossier, transmettez vos savoirs. Les entreprises n’ont rien à gagner à voir leur équipe s’enliser dans le présentéisme ou l’épuisement professionnel. La qualité de vie au travail se construit, chaque jour, sur l’écoute et l’action concrète face à l’ennui professionnel.

Un salarié qui retrouve du sens dans son quotidien, c’est une dynamique qui repart, des équipes qui respirent et une entreprise qui avance enfin. Qui sait ce que vous découvrirez, une fois la parole libérée ?